Le débat va-t-il enfin se poser ?

On attendait de pied ferme une campagne présidentielle détonnante. Même cette pré-campagne électorale aura surpris par sa vivacité.

Depuis la fin de l'été et la rentrée politique, les semaines politiques ont passé. Chaque semaine contenant son lot de polémiques, de buzz, de bad buzz, et mettant en scène certains protagonistes précis.

Bref, les dernières semaines, relatées dans nos semaines de campagne depuis septembre ont été exténuantes : lancement des campagnes de Montebourg et d'Hidalgo, montée de Zemmour dans les sondages, une primaire écologiste chaotique, une droite engluée dans la désignation de son candidat, ... Tout s'est enchainé, entrechoqué, concurrencé sur le plan médiatique, maladroitement.

Mais de ces semaines, peu de choses ressortent.

Peu de candidats d'abord. Rares sont ceux qui ont trouvé dans les semaines passées une période propice à une fulgurante ascension, à l'exception du toujours pas candidat Eric Zemmour, qui bénéficie d'une surexposition médiatique s'étant traduite par une rapide progression (erronée ?) dans les sondages.

Peu de thèmes ensuite. Malgré les polémiques, rares encore sont les thèmes à s'être imposés dans le débat public. L'immigration, sans cesse remise sur la table par les extrêmes, ne suscite pas d'engouement particulier. L'orthodoxie budgétaire promue par le droite est inaudible, à un moment où de très nombreuses entreprises n'ont pu passer la crise covid qu'au moyen des aides de l'Etat. L'écologie, peine à se montrer pertinente, alors que les coûts des "énergies polluantes", réputées moins chères, sont en train de s'envoler. Enfin, la gauche rame tellement à imposer ses thèmes que la candidate socialiste multiplie les envie d'augmenter les salaires.

Ces dernières semaines ont été brouillonnes, confuses et pas vraiment bénéfiques au débat public alors que le pays demeure profondément divisé. Polémiques, propositions de niche, débats inutiles ne vont pas réconcilier les français avec la classe politique, voire encore moins de leur donner envie de s'intéresser à ces derniers.

Maintenant que les candidats sont déclarés, que les candidatures ont été entendues, les thèmes de campagne, et les premiers éléments de programme devraient commencer à se dessiner. Du moins, il faut l'espérer.

Emmanuel Macron compte renforcer sa légitimité par son image internationale

Le chef de l'Etat bientôt candidat, était cette semaine de passage à Glasgow, en Ecosse, où se tenait la COP26 : le sommet international sur le climat.

Emmanuel Macron n'est pas resté longtemps à Glasgow. Le Président français avait un objectif : rappeler les objectifs de l'Accord de Paris (COP21) et inciter les pays étrangers, notamment les plus gros pollueurs, à arrêter les investissements publics dans les énergies fossiles. Objectif atteint, les grands pollueurs (dont les Etats-Unis) ont accepté de cesser ces investissements en 2022 ... Mais tout ça n'arrange pas Emmanuel Macron, qui a quant à lui promis d'arrêter ces investissements en France en 2025.

Mais l'agenda international du Président de la République n'était pas moins chargé le reste de la semaine, avec la gestion du complexe bras de fer sur la pêche entre la France et le Royaume-Uni, ou encore la célébration de la dernière visite d'Etat d'Angela Merkel en France, lors d'un déplacement à Beaune. Les équipes de l'Elysée ont su soigneusement mettre en scène une proximité entre les deux dirigeants pour illustrer son sérieux sur la scène internationale ... en comparaison avec les autres candidats.

Pour le Président de la République, la stratégie est simple, et toujours la même. Depuis la rentrée l'enjeu est de se montrer le plus occupé possible, et le plus sérieux sur la scène internationale, pour rappeler ô combien il se tient loin des politicailleries franco-françaises qui animent la pré-campagne, tout en préparant sa campagne en coulisses.

Une ambition intime, vraiment ?

M6 avait déjà testé un format similaire en 2017, à l'occasion de la précédente élection présidentielle. Karine Le Marchand était de retour ce dimanche soir sur M6 avec Une ambition intime, son émission qui va à la rencontre des femmes et des hommes politiques dans leur intimité.

Posée dans les canapés de plusieurs personnalités politiques, dont Marine Le Pen et Marlène Schiappa, la présentatrice a interrogé ces deux femmes sur leurs parcours, leurs familles, ...

Pour Marine Le Pen, grande star de cet épisode, l'enjeu est de taille : draguer une audience assez large (2 millions de téléspectateurs) et adoucir son image en mettant en scène son domicile, ses passions (les chats) et ses relations ... aussi bien amicales que familiales.

Dans les prochaines semaines, l'émission devrait s'inviter chez plusieurs autres candidats. Il sera intéressant de voir qui s'y prêtera, ou pas. Emmanuel Macron, recevra-t-il Karine le Marchand dans son canapé, au Palais de l'Elysée ?

L'image de la semaine

Allégorie de l'influence des médias lors d'une campagne électorale. Et sinon, ce café ?